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Victor Hugo - Après la bataille

Ce célébrissime poème de Victor Hugo évoque la figure de son père Léopold, « le général-comte Hugo », officier dans les armées de Napoléon Premier, lors de la conquête de l'Espagne en 1808.

Reconstituer ce poème est surtout intéressant si vous l'avez lu ou appris !

Un indice pour finir : les rimes de ce poème sont « plates » ou « suivies », ce qui signifie que les vers riment deux à deux.

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Tout à coup, au moment où le housard baissé Et que le cheval fit un écart en arrière. C'était un Espagnol de l'armée en déroute Saisit un pistolet qu'il étreignait encore, Parcourait à cheval, le soir d'une bataille, Le coup passa si près que le chapeau tomba Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit. Mon père, ému, tendit à son housard fidèle Se penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure, Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous Qui se traînait sanglant sur le bord de la route, Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit. Une gourde de rhum qui pendait à sa selle, Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié. Et dit : « Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. » Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille, « Donne-lui tout de même à boire », dit mon père. Mon père, ce héros au sourire si doux, Et vise au front mon père en criant : « Caramba ! » Et qui disait : « À boire ! à boire par pitié ! »