Le verbe penser et les pronoms COI
Cours gratuits > Forum > Apprendre le français || En basMessage de tgv66 posté le 04-05-2022 à 11:39:15 (S | E | F)
Bonjour !
Pouvez-vous m'aider, s'il vous plaît, à propos du verbe penser et les pronoms COI ?
Voilà, j'ai un problème : je n'arrive pas à trouver de règles parlant du verbe penser et de ses COI, quand il s'agit de pronoms.
Par exemple.
Tu parles à tes parents : tu leur parles.
Tu écris à tes parents : tu leur écris.
Tu penses à tes parents : tu penses à eux.
Pourquoi le verbe penser (et d'autres certainement), a t-il des pronoms COI, introduits par la préposition à, différents des autres verbes ?
La réponse se trouve peut-être dans un des nombreux sujets de discussion du site. Mais alors, bon courage pour trouver ...
Merci d'avance pour la réponse.
PS : j'enseigne le français, en tant que bénévole, à des personnes étrangères (FLE).
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Modifié par bridg le 04-05-2022 12:08
gris
Réponse : Le verbe penser et les pronoms COI de gerold, postée le 04-05-2022 à 13:12:09 (S | E)
Bonjour tgv66,
Cette question a fait l'objet sur différents sites de discussions qui n'aboutissent pas à des conclusions très claires. Il semble cependant que la distinction soit la suivante :
Le COI de verbes comme "parler" ou "écrire" est en principe toujours une personne ou une entité assimilée à une personne, une institution ou une administration.
LE COI de "penser" peut être une personne ou une chose (et, dans ce dernier cas, on emploie "Y").
Tu parles à ton frère : tu lui parles (pas *tu y parles" en français correct).
Tu penses à ton frère : tu penses à lui.
Tu penses aux vacances : tu y penses.
La possibilité d'employer "Y" pourrait être un critère.
"Penser" appartient en tout cas à une série très limitée de verbes ou de locutions verbales : songer, faire attention à, recourir à, avoir recours à.
J'ai eu recours à lui ( à une personne) ou j'y ai eu recours (à une chose), mais pas *je lui ai eu recours).
Réponse : Le verbe penser et les pronoms COI de alienor64, postée le 04-05-2022 à 18:17:32 (S | E)
Bonsoir tgv66
Le Robert, au chapitre du pronom COI 'Y', dit ceci, qui rejoint la réponse de gerold :
-"Dans la langue soignée, "y" représente uniquement une chose ou un énoncé. Les noms de personne sont remplacés par le pronom personnel correspondant :
Je pense à mon mari. → Je pense à lui.
Mais dans la langue relâchée, on trouve parfois "y" en remplacement d'un nom de personne. Cet usage est à éviter : Je pense à mon mari. → J'y pense" .
- Dans "Le bon usage" (M.Grevisse) :
- "Emploi des formes disjointes : on emploie la préposition "à" avec une cinquantaine de verbes ou de locutions verbales qui n'admettent pas les formes conjointes pour des personnes : "Je pense à toi quand je m'éveille/ je recours à eux/ je ne lui demande pas de croire à moi/ il vint à moi".
Principaux autres verbes : en appeler, habituer, renoncer, rêver, songer. Verbes de mouvement : accourir, aller, arriver, courir, parvenir. Locutions : avoir affaire, avoir recours.
Dans d'autres applications, certains de ces verbes admettent un pronom conjoint, notamment pour les verbes de mouvement quand il ne s'agit pas d'un déplacement concret : Une idée me vient, un malheur lui est arrivé."
Dans ce chapitre, une note marginale indique que l'emploi de la préposition 'à' devant les verbes énumérés relève d'un ancien usage : "Tu parlais à moi/ C'était parce qu'elle parlait à lui"."
Comme Grevisse ne cite que quelques verbes et non la cinquantaine, une explication, plausible, se trouve dans un forum de "wordreference" ; la voici :
- "Il me semble que c'est le sens du verbe qui décide de comment placer le pronom.
Lorsque le verbe décrit une interaction, un échange entre le sujet (je) et l'objet (son père), on place le pronom seul, devant le verbe (forme conjointe) : Je parle à son père. → Je lui parle.
J'apporte des pommes à son père → Je lui apporte des pommes -> Je lui en apporte.
Par contre, si aucune interaction entre le sujet et l'objet n'est décrite, on place le pronom à la place de l'objet (forme disjointe) :
Je pense à son père. → Je pense à lui.
Je m'intéresse à son père. → Je m'intéresse à lui.
Comme faire attention à quelqu'un n'implique aucun échange avec lui, on dira : Je fais attention à lui.
Mais on a, sans aucune interaction directe entre sujet et objet :
lui ressembler, lui faire confiance, lui réserver qch, lui envier qch, lui appartenir… ."
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